le 9 novembre 2024 à 2:46 PM Grisaille : mais où-est passé le soleil sur la moitié nord ?

Republié via Innoreader Read More

 


Plafond nuageux très bas dans la capitale en soirée du 31 octobre 2024 – Météo-Villes

Un taux d’ensoleillement extrêmement faible depuis deux semaines

Depuis désormais deux semaines, les hautes pressions règnent sur notre pays. Outre un temps (enfin) sec après de longs mois marqués par les pluies et les intempéries, cette séquence calme se démarque malheureusement par un phénomène : la grisaille !

 

De longues journées interminables sous les nuages voire dans le brouillard, telles sont les conditions observées quasi-quotidiennement sur la moitié nord de la France depuis la fin du mois d’octobre. Les images satellites laissent en effet entrevoir cette couche souvent compacte de nuages englobant des régions complètes (et s’étalant même sur une bonne partie de l’Europe du Nord) !


Animation satellite au-dessus de la France – du 28 octobre au 8 novembre 2024 – NASA Worldview

 

Le taux d’ensoleillement est par endroit au niveau des records pour la période. Du 26 octobre au 8 novembre, un bon nombre de villes n’ont pas observé plus de 2 heures de soleil par jour en moyenne (soit moins de 28 heures). Dans le secteur du Val de Loire, ce soleil est même quasi aux abonnés absents deux deux semaines complètes puisque l’on mesure en 14 jours :

  • 1h 21mn à Blois
  • 2h 00mn à Orléans
  • 2h 17mn à Tours
  • 2h20 à Angers

 

Le soleil n’a été aperçu que 18 petites minutes en 12 jours sur la ville de Blois (du 28 octobre au 8 novembre). A Châteaudun et à Angers, une série incroyable de 11 jours sans une seule minute de soleil a été constatée entre le 29 octobre et le 8 novembre, et cette série a atteint 10 jours pour la ville de Nantes (29 octobre au 7 novembre).

 


Durée totale de l’ensoleillement en heures – du 16 octobre au 8 novembre 2024

 

Anticyclone : principal responsable de ces nuages

En automne, les nuits sont en effet plus longues et la pellicule d’air proche du sol se refroidit rapidement en étant compressée. Or, l’air contient, selon sa température, une quantité maximale variable de vapeur d’eau avant que celle-ci ne se condense. Plus l’air sera froid, plus celui-ci sera dense et donc plus l’humidité qu’il contient pourra se condenser rapidement et former des nuages.

Ainsi, la couche d’air située près du sol se refroidit rapidement. Or, en raison d’une humidité ambiante importante suite à des semaines de pluies excédentaires, les brouillards et nuages bas se forment… et restent plaqués au sols durant des semaines par les hautes pressions au-dessus de notre pays.


La formation du brouillard et des nuages bas en période anticyclonique – Météo-Bretagne

 

L’absence de vent sous ce blocage anticyclonique ne permet souvent pas de dissiper l’humidité et d’engendrer un retour du soleil. En l’absence de ce vent, l’humidité continue de se condenser et les nuages bas perdurent indéfiniment… Quelques rares zones de la moitié Nord parviennent très ponctuellement à voir le retour du soleil avec des conditions permettant un morcèlement temporaire de la couche nuageuse. C’est notamment ce qu’il s’est produit en journée du 7 novembre au dessus de la Bretagne, profitant d’un ciel pleinement dégagé autour d’une véritable « tartine » de nuages bas.


Zone de ciel dégagé au-dessus de la Bretagne ce 7 novembre 2024 – Satellite AQUA

 

Un ensoleillement en berne depuis des mois jouant sur notre moral et notre santé

Cette importante grisaille intervient qui plus est, après un début d’automne déjà remarquablement nuageux et maussade (déficits d’ensoleillement de -23% en septembre et -14% en octobre).

Lors du mois de septembre, aucune station de notre panel n’était parvenue à atteindre son quota mensuel d’ensoleillement, et le déficit atteignait -35% à -45% dans le Limousin, le Nord des Alpes ou encore dans les Côtes d’Armor. En octobre, la grisaille avait été généralisée des Pyrénées jusqu’au Val-de-Loire ou bien dans les massifs de l’Est avec des déficits allant de -20 à 40%.


Anomalie de l’ensoleillement en septembre et octobre 2024 (par rapport à la moyenne 1991-2020) – Météo-Villes

Une telle période aussi peu ensoleillée a des conséquences sur notre santé : c’est grâce aux rayons UV-B contenus dans la lumière solaire que la peau synthétise la vitamine D stockée dans les cellules graisseuses de notre corps. Les rayons du soleil permettent de libérer la sérotonine, souvent surnommée « hormone du bonheur ». Ainsi, un manque d’exposition au soleil peut jouer sur notre moral. C’est la raison pour laquelle des cures de vitamine D sont parfois recommandées l’hiver, lorsque le soleil est faible et que le jour est court (en été, il est bien plus facile d’obtenir la dose nécessaire, puisque 20 minutes d’exposition suffisent).

 

Malheureusement, il sera toujours aussi compliqué de retrouver le soleil et de profiter de ces UV-B au cours des jours à venir. En effet, les nuages resteront souvent de la partie la semaine prochaine, avec le passage d’une probable goutte froide en première partie de semaine qui pourrait apporter fraîcheur et même humidité (>>)… avant de nouveau une période anticyclonique pour la mi-novembre qui pourrait être une nouvelle fois synonyme de nuages bas et brouillards !


Prévision de l’ensoleillement journalier – du 10 au 13 novembre 2024 – Weather Online

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