Republié via Innoreader Read More
Le Copernicus Climate Change Service (C3S), mis en œuvre par le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (au nom de la Commission européenne, a émis il y a quelques jours un bilan inquiétant quand à la mesure du réchauffement climatique actuel.
En effet, d’après les récentes analyses (ensemble de données ERA5 utilisant des milliards de mesures provenant de satellites, de navires, d’avions et de stations météorologiques dans le monde entier), il fait état que l’anomalie mondiale de température sur les 12 derniers mois (novembre 2023 à octobre 2024) atteint +1.62°C par rapport à l’ère pré-industrielle (référence 1850-1900).
Si ce seuil des +1.5°C n’avait pas été atteint pour l’année 2023 (+1.48°C), deux constats sont désormais clairs :
- L’année 2024 sera l’année la plus chaude jamais enregistrée dans le Monde. Il faudrait en effet une anomalie quasi-nulle pour novembre et décembre pour ne pas battre ce record).
- L’année 2024 va devenir la première année complète à dépasser le seuil fixé par l’accord de Paris visant à limiter le réchauffement planétaire à +1.5°C.
Anomalie annuelle de la température mondiale entre 1940 et 2024 – écart par rapport à l’ère pré-industrielle (1850-1900) – C3S / ECMWF
Au mois d’octobre 2024, la température globale à l’échelle mondiale était de +1.65°C au-dessus des niveaux pré-industriels (période 1850-1900). Pire encore, il s’agit du 15e mois sur les 16 derniers pour laquelle la température moyenne de l’air dépasse le seuil fatidique des +1.5°C par rapport à ces niveaux pré-industriels. Seul le mois de juillet 2024 a été en deçà de manière très anecdotique avec un bilan de +1.48°C.
Anomalies mensuelles de la température mondiale depuis 1940 – écart par rapport à l’ère pré-industrielle (1850-1900) – C3S / ECMWF
Mais ces bilans annuels ou mensuels cachent également des valeurs plus ponctuellement catastrophiques. En effet, il y a un an lors de la journée du 17 novembre 2023, l’anomalie de température mondiale avait dépassé de manière inédite jusqu’alors les +2°C, pour atteindre un pic à +2.07°C par rapport à cette ère pré-industrielle (suivi de +2.06°C le lendemain).
Nous sommes en 2024, et les engagements signés à travers l’Accord de Paris semblent déjà fortement mis à mal. En effet en 2015, à la suite de la 21e Conférence sur les Changements Climatiques (COP21), un avancement majeur dans la lutte contre le réchauffement climatique avait été signé par près de 200 pays visant une réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 (par rapport à 1990) et une limitation du réchauffement climatique à +1.5°C.
Si de nouvelles actions et mesures sont prises chaque année pour limiter les impacts de ce réchauffement, d’autres laissent augurer un véritable retour en arrière. Le 1er juin 2017, le président américain Donald Trump annonçait le retrait des États-Unis de l’accord de Paris, puis un retour en janvier 2021 à la suite de l’élection de Joe Biden. La nouvelle élection de Donald Trump pour 2025, ouvertement climatosceptique, pourrait de nouveau provoquer un retrait des Etats-Unis de cet accord. Pour rappel, les États-Unis sont responsables à hauteur de 12.6% des émissions globales de CO2 dans l’atmosphère, soit le 2e plus grand émetteur derrière la Chine (32.9%).
Signature de l’Accord de Paris en 2015 à la suite de la Conférence sur les Changements Climatiques COP21 – AFP