le 29 août 2024 à 5:15 PM AIGLE – Un réserviste agriculteur au sein du Bataillon multinational​

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« J’ai toujours hésité entre l’armée et mon métier d’agriculteur. » Le LCL François-Xavier, 51 ans, est réserviste depuis 20 ans dans l’armée de Terre. C’est lors de son service militaire qu’il a compris qu’il n’avait pas besoin de choisir entre les armées et son métier civil, et qu’il pouvait allier les deux en s’engageant dans la réserve.

Sur la mission AIGLE, il dirige la cellule responsable de la coordination avec les Alliés pour les exercices et plus particulièrement pour ceux qui viennent s’entraîner sur Cincu. Pour le LCL François-Xavier, la planification est déjà au cœur de son activité : « Une grande partie de mon travail consiste à planifier et adapter mon activité en fonction du climat, des bêtes… J’ai l’habitude de m’adapter à toutes les situations, et je mets ainsi mes compétences civiles au profit de l’Institution militaire. Le relationnel est important : je mets beaucoup en avant mon métier civil d’agriculteur et cela permet d’avoir des relations au niveau local plus faciles, les barrières tombent. C’est une force des réservistes, selon moi. »

« Les premières années, j’ai privilégié mon activité civile. Une fois établi, j’ai pu m’investir pleinement dans la réserve et développer réellement ma carrière. » Le LCL François-Xavier a ainsi passé 17 ans au 12e régiment de cuirassiers d’Olivet, en tant que chef de peloton, officier adjoint, commandant d’unité, officier traitant au bureau opérations instruction puis officier adjoint réserve, avant de rejoindre la direction militaire départementale du Cher puis l’état-major opérationnel de l’armée de Terre. « La réserve m’apporte une bouffée d’air vis-à-vis de mon métier civil ainsi qu’un cadre de travail que j’aime avec des axes clairs. L’esprit de camaraderie m’est cher. Au bout de 20 ans, on noue des liens forts avec nos camarades d’active. Nous évoluons en grade en même temps, nous allons en mission ensemble et au final, je passe autant de temps dans le civil qu’à l’armée. »

Etre déployé aujourd’hui sur la mission AIGLE est pour lui une véritable reconnaissance. « J’ai tout d’abord été déployé quatre mois sur la mission AIGLE 6 et je suis en ce moment sur AIGLE 8 pour un renfort d’un mois. C’est beaucoup d’investissement, ce qui me donne confiance en moi et en mes capacités à réaliser la mission qui m’est donnée. C’est une fierté. Je fais des choses ici que je n’aurais jamais imaginé faire dans le civil, tel que pouvoir tirer avec différentes armes françaises et étrangères par exemple. »

Le lieutenant-colonel François-Xavier n’en est pas à sa première mission opérationnelle. Il se souvient notamment d’une mission au Liban, où il a pu mettre à profit son métier civil : « Au Liban, il y avait un problème d’écoulement d’eaux sales du camp. Cela s’écoulait dans le champ d’un agriculteur et entraînait des tensions avec ce dernier. J’ai proposé d’aller discuter avec cet agriculteur pour régler le problème et créer des évacuations dans son champ. Cela faisait des mois que l’armée essayait de régler le problème, mais rien ne fonctionnait. J’y suis allé en tant qu’agriculteur et non en tant que militaire. J’ai rencontré mon homologue libanais, j’ai fait le tour de ses installations, nous avons partagé nos problèmes et nos manières de faire. Quand je suis revenu au camp français, j’avais l’autorisation de l’agriculteur de passer un tuyau dans son champ pour évacuer les eaux usées. Ma mission était accomplie. »

Cette expérience opérationnelle unique, il la doit au soutien de sa famille : « Je remercie ma femme et mes enfants car sans eux, je n’aurais pas pu faire tout ce que j’ai fait avec l’armée. Par exemple, pour ce renfort en Roumanie, j’ai dû donner ma réponse en trois jours alors que

nous étions en pleine saison des moissons et de naissance des agneaux. Ma femme m’a dit “pars” et mes enfants m’ont dit “on va aider maman”. Je suis donc parti l’esprit tranquille. »

En réaction à l’agression militaire de la Russie contre l’Ukraine, la France a lancé, sous court préavis, la mission AIGLE en Roumanie, confirmant son statut d’allié fiable, crédible et solidaire au sein de l’Alliance. Elle est composée d’un Multinational Battlegroup dont la France est nation-cadre, d’un système de défense sol-air MAMBA, d’un détachement du génie et d’un Elément de soutien national (ESN). Le bataillon dispose de capacités fiables, coordonnées par un élément préfigurateur d’un état-major de Brigade interarmes (BFCE). La mission AIGLE comporte également un Centre de management de la défense dans la 3e dimension (CMD 3D) ainsi qu’un escadron de chars Leclerc. L’ensemble de ces moyens interarmes contribue au renforcement de la posture dissuasive et défensive de l’OTAN sur le flanc Est

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