le 24 août 2024 à 5:01 PM Des canicules sont-elles encore possibles en cette saison ?

Republié via Innoreader Read More

 

Les  vagues de chaleur sont fréquentes durant ce que l’on appelle communément « l’arrière saison » (fin août, septembre).

 

Les vagues de chaleur ne sont pas particulièrement exceptionnelles durant le mois de septembre et sont observées régulièrement depuis le début des relevés météo. On peut par exemple citer les mois de septembre 20222020200619871973196119471929, 1919, 191119061898 ou encore 1895, ce qui montre bien que la chaleur n’est pas non plus exceptionnelle durant cette période de l’année qui marque la transition progressive entre l’été et l’automne.

 

 

 

En 2022, une vague de chaleur tardive avait été observée en septembre avec un pic observé le 12. On avait par exemple pu relever 30°C jusque dans le Finistère, 35°C à Nantes et jusqu’à 40°C dans les Landes !

 

 

Masses d’air vers 1500 mètres le lundi 4 septembre 2023 – via wxcharts.com

 

 

 

En 2023, un nouveau cap a été franchi avec une vague de chaleur inédite pour un mois de septembre. L’indicateur thermique national a atteint 25,1°C le 4 septembre 2023. C’est la première fois qu’il atteint les 25°C en septembre depuis le début de la mesure de cet indice.

 

Températures mesurées et prévues à Paris en septembre 2023 – via infoclimat.fr & Météo Villes

 

 

 

Plus loin dans l’histoire…

 

 

A la mi-septembre 1961. Le cyclone Debbie circulant sur l’Atlantique avait en effet engendré une remontée d’air très chaud avec des températures particulièrement élevées pour la période, notamment sur l’Ouest et le Nord-Ouest. D’importants incendies de forêt avaient également concerné les Landes.

 

 

Situation atmosphérique et importants incendies à la mi-septembre 1961 – Météo-Villes

 

 

En septembre 1895, un anticyclone n’a jamais quitté la France et s’est même renforcé au-dessus de l’Europe Centrale lors de la dernière décade.

Ainsi, un flux de sud s’est accentué et un afflux d’air très chaud a envahi la France à la fin du mois, apportant de fortes chaleurs particulièrement tardives !

À Paris, aucune goutte de pluie n’est tombée durant l’intégralité de ce mois de septembre 1895 !

 

 

Réanalyse de la situation et des masses d’air le 25 septembre 1895 – via wetterzentrale.de

 

 

 

À Paris, la première décade du mois de septembre 1895 avait été remarquablement chaude avec des températures atteignant 35,5°C le 3 septembre puis 36,2°C le 7 septembre !

La deuxième décade fut plus raisonnable avant une nouvelle accentuation de la chaleur lors de la troisième décade, offrant une succession de jours de forte chaleur très tardifs !

On avait relevé plus de 32°C le 24 puis le 27 septembre 1895 ! Sur l’ensemble du mois, la moyenne des températures maximales fut de 28°C à Paris, soit 3,6°C au dessus des normales 1971-2000, pourtant en vigueur un siècle plus tard !

 

 

Températures mesurées à Paris-Montsouris en septembre 1895 – via meteo-climat-bzh

 

 

 

 

Les canicules tardives, un phénomène apparu après l’an 2000

 

 

 

Si les vagues de chaleur sont assez fréquentes et présentes loin dans l’histoire, les canicules sont beaucoup plus rares.

 

les canicules répondent en effet à des critères précis qui les rendent beaucoup moins habituelles. A savoir des températures au-dessus de seuils fixes (peu importe la saison) pendant au moins 3 jours de suite.

 

Ainsi, il faudra dépasser les températures normales de façon beaucoup plus prononcée et plus longtemps tard dans la saison qu’au coeur de l’été… Chose favorisée par le Réchauffement Climatique.

 

 

 

Répartition et intensité des canicules, et leur survenue après le 15 août (zone grise) – FranceInfo/Meteo-France

 

 

 

Nous pouvons plus particulièrement citer la canicule d’août 2016, exceptionnellement tardive.

L’épisode du 23 au 27 août 2016 a marqué un nouveau pallier, devenant la canicule la plus tardive documentée en France à l’époque. Durant cette période, les records décadaires de fin août ont été pulvérisés dans de nombreuses villes de France.

 

 

 

 

 

 

Une autre canicule tardive historique s’est produite… l’an dernier ! En 2023, l’indicateur thermique national a atteint les +27.76°C le 24 août lors du pic de l’épisode, suite à plusieurs jours déjà absolument remarquables.

 

 

 

Indicateur thermique national en août 2023 Infoclimat

 

 

 

A la différence d’août 2016, les records décadaires n’auront pas été les seuls à être battus mais également certains records mensuels (battant de fait ceux d’août 2003). Une situation absolument remarquable dans un mois qui tend à la baisse des températures avec l’avancée du calendrier.

 

 

Records mensuels et absolus de chaleur battus en août 2023 parmi les stations principales Météo-France

 

 

 

Pour les températures minimales, de nombreux records ont également été battus. Nous pouvons notamment citer Bordeaux (26.2°C), Nice (28.6°C) et Toulouse (27.4°C) ont dès lors battu leur record absolu.

 

La station de Menton avec ses 30.4°C a de son côté battu son ancien record d’août 2003 (30.3°C). Elle est désormais la seule station métropolitaine à détenir deux températures minimales au delà des 30°C, et échoue à un dixième du record absolu national

 

 

 

Records absolus de température minimale haute battus durant la canicule d’août 2023 Météo-France

 

 

 

 

Jérémie GAILLARD – Prévisionniste pour MétéoVilles

 

Avec appui sur le travail de,

 

 

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