le 11 juin 2024 à 6:10 PM Un été sec et chaud est-il possible après une si longue période de temps agité ?

Republié via Innoreader Read More

 

Avec la météo instable qui s’éternise depuis l’automne dernier, certains enterrent déjà l’été. Pourtant, le passé nous a montré qu’une rupture pouvait arriver très rapidement et qu’un été chaud ne prévient pas forcément.

 

2013 : bel été après un premier semestre pourri

Si l’on remonte 11 ans en arrière, l’exemple de l’année 2013 est particulièrement intéressant. À l’époque, la France avait vécu un premier semestre épouvantable avec un enchaînement de mois humides et ponctués d’inondations. Il avait aussi et surtout fait particulièrement frais. Tous les mois allant de janvier 2013 à juin 2013 avaient terminé sous les normales et la neige tombait encore dès 500 mètres d’altitude à la fin mai ! Cette première moitié d’année 2013 avait été particulièrement mal vécue et la fraîcheur avait perduré jusqu’à la fin juin, si bien que beaucoup avait enterré l’été…

Le printemps 2013 fut épouvantable avec pluies abondantes et températures basses – Chronique Météo Villes

 

 

Et pourtant, après un dernier pic de fraîcheur lors des premiers jours de juillet 2013, les températures se sont rapidement envolées pour se maintenir nettement au dessus des normales durant une grande partie du mois. Juillet 2013 avait terminé près de 2°C au dessus des normales, offrant de nombreuses journées de chaleur et se classant – à l’époque – 3ème mois de juillet le plus chaud en France ! Août 2013 fut moins chaud (proche des normales) mais il s’était montré très anticyclonique avec très peu de pluie et beaucoup de soleil sur tout le pays. Après un premier semestre pourri, le duo juillet-août avait donc ravi les vacanciers et les professionnels du tourisme.

Anomalie thermique en juillet 2013 et cumuls de pluie en août 2013 – Météo France

 

 

1994 : été chaud après de longs mois perturbés

De septembre 1993 jusqu’à juin 1994, la France subit une longue période de temps très capricieux, se traduisant par de nombreuses séquences humides avec des températures jouant au yoyo. Après un automne 1993 déjà très arrosé, l’année 1994 s’ouvre par des inondations importantes dans plusieurs régions dès le début du mois de janvier. Hormis une pause plus calme en mars, le restant des six premiers mois de l’année sont régulièrement perturbés. D’ailleurs, on peut souligner que la pluviométrie du premier semestre 1994 était quasi-identique (en moyenne nationale) à celle de ce premier semestre 2024.

Nombreuses inondations en janvier 1994, après plusieurs mois très arrosés – Chronique Météo Villes

 

 

Alors qu’une météo capricieuse et fraîche domine jusqu’à la mi-juin 1994, la donne change radicalement à la fin juin et une forte chaleur s’installe durant une grande partie du mois de juillet 1994, qui terminera au second rang des mois de juillet les plus chauds du XXème siècle en France ! Malgré quelques vagues orageuses, l’ambiance estivale est largement au rendez-vous. Les fortes chaleurs se prolongent en première décade d’août 1994. On atteint alors 35°C à Lille et Paris, 37°C à Auxerre et 38°C à Mont-de-Marsan. La fin de l’été 1994 sera un peu plus contrastée, mais il finira tout de même sur le podium des plus chauds du siècle dernier.

35°C à Paris début août 1994 : plongeon dans les bassins du Trocadéro – Chronique Météo Villes

 

 

1983 : été chaud après un épouvantable printemps

Dès octobre 1982, une météo agitée se met en place sur la France avec de très nombreuses pluies. Elles aboutissent à des inondations en décembre 1982 où la Seine, la Charente, la Garonne ou la Saône débordent. Après une brève accalmie en janvier 1983, l’agitation reprend de plus belle dès le mois de février et le printemps 1983 se montre épouvantable en France. Les mois d’avril et de mai 1983 sont les pires avec des températures très fraîches et une pluviométrie remarquablement élevée ! De nouvelles inondations surviennent, d’ampleur importante au nord-est en mai 1983.

Les rues de Nancy sous les eaux durant le mois de mai 1983 – Pascal Champion via Chronique Météo Villes

 

 

Refroidie par près de huit mois de domination humide, la France va pourtant assister à une rupture remarquable dès le début de l’été. Les températures s’envolent dès le début juin 1983, dépassant les 30°C sur presque tout le pays. Ce sont les prémices d’un mois de juillet remarquablement chaud. Les 30°C sont alors dépassés sur la quasi-totalité de l’hexagone durant trois semaines consécutives, si bien que juillet 1983 est encore aujourd’hui le deuxième mois de juillet le plus chaud jamais observé en France ! Le 31 juillet 1983, il fait 42,5°C à St-Raphaël et 41°C à Clermont-Ferrand ! L’été 1983 est également peu arrosé malgré quelques vagues orageuses, plus nombreuses en août.

La piscine de St-Quentin-en-Yvelines (78) bondée lors de la vague de chaleur de juillet 1983 – Chronique Météo Villes

 

Ces exemples nous montrent que même lorsque le temps agité domine de l’automne au printemps, il n’est absolument pas impossible que l’été qui suit s’avère chaud et/ou sec. Il serait donc très mal venu d’enterrer l’été 2024 alors que nous ne sommes que le 11 juin…

 

 

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