Republié via Innoreader Read More
Pouvez-vous nous parler de votre déploiement sur le théâtre, ainsi que de votre mission ?
« L’arrivée des premiers militaires – « les précurseurs » -, initialement prévue pour juin 2025, a été retardée par les évènements liés à la guerre des Douze Jours. Ce n’est que le 9 juillet que 22 soldats français ont rejoint le dispositif. Placé sous le commandement du 5e régiment de cuirassiers (RC) d’Abu Dhabi, ce détachement interarmées a mis ce délai à profit pour renforcer sa cohésion et préparer la montée en puissance du détachement.
Sur le terrain, les conditions de vie ont évolué progressivement. Jusqu’au 2 août, le personnel logeait dans des structures temporaires, avant de s’installer dans le camp lui-même, en constante évolution. Conçu dans une logique interarmées, ce site prend forme au fil des jours grâce aux efforts conjoints des soldats et aux travaux réalisés par des entreprises locales irakiennes.
La montée en puissance se poursuit, avec l’arrivée attendue de l’ensemble de la Task Force dans les prochains jours. L’objectif est clair : être prêts pour lancer la formation d’un premier bataillon irakien dès le mois d’octobre. À terme, onze bataillons devraient être formés, avec en moyenne 3 bataillons formés chaque année, pour une mission appelée à durer plusieurs années. »
Que retenez-vous de cette mission, à titre personnel et professionnel ?
« Contrairement à la plupart des opérations où les militaires français rejoignent un dispositif déjà en place, l’expérience ici est différente : il s’agit de poser les bases pour les contingents suivants. Le rôle de ces « précurseurs » a été de préparer un cadre opérationnel complet, en mettant à leur disposition un dispositif clé en main, afin que la TF arrivant sur zone puisse se consacrer immédiatement à la mission sans se préoccuper des aspects logistiques, matériels ou liés à l’hébergement.
Le rapport humain diffère également de celui observé lors d’opérations extérieures plus classiques. Là où certains détachements peuvent compter jusqu’à 200 ou 300 militaires, celui-ci rassemblait seulement une vingtaine à une trentaine de personnels. Une configuration qui favorise des liens plus directs et une cohésion renforcée. »
Le parcours du major Stéphane illustre une trajectoire marquée par plusieurs expériences opérationnelles. D’abord affecté au peloton transmissions du 1er RHC en tant que militaire du rang, il intègre le corps des sous-officier puis rejoint le 48e régiment de transmissions en 2003. En 2010, il retrouve le 1er RHC puis se réoriente en 2018 comme responsable gestion logistique. Son régiment, particulièrement sollicité, l’a conduit à participer à de nombreuses opérations extérieures : ex-Yougoslavie, Kosovo, Côte d’Ivoire, Tchad, Afghanistan, Mali, Niger et désormais l’Irak.
